Dans l’article suivant, nous interrogeons Marcelo de las Heras, professeur d’anatomie pathologique à l’Université de Saragosse (Espagne). Marcelo nous donne un aperçu de la nécropsie des petits ruminants, une technique cruciale pour le diagnostic sur le terrain. De plus, nous approfondirons les pathologies les plus courantes qui touchent les ovins, dans le but de mieux comprendre les causes et les solutions possibles pour améliorer la santé sur les exploitations.
Quels sont les principaux objectifs de la nécropsie ?
L’objectif principal d’une nécropsie sur le terrain est de se rapprocher du diagnostic du problème spécifique à l’exploitation. Elle permet également d’obtenir des informations historiques sur l’état du troupeau lors de la réalisation de nécropsies périodiques, même si ces dernières répondent à des besoins plus particuliers.
Dans quelle mesure est-il important de réaliser des nécropsies sur les petits ruminants ?
Je pense que c’est très important, car il s’agit d’une technique très appréciée chez les ruminants. En effet, elle est assez informative. Parfois, nous ne pouvons pas établir un diagnostic spécifique, mais nous pouvons aborder une série de causes et d’autres tests nous rapprocheront alors du diagnostic final.
La nécropsie est l’une des techniques les plus utiles et pratiques dans le diagnostic de routine du vétérinaire d’exploitation
Quand est-il approprié de faire une nécropsie ?
Dès qu’il y a des animaux morts. Si une exploitation vous appelle pour vous dire qu’un seul animal est mort, le plus probable est qu’il y ait eu plusieurs décès. Il faut alors essayer d’ouvrir autant d’animaux que possible.
Il est conseillé d’effectuer une nécropsie dès que nous constatons des morts sur l’exploitation
Et la nécropsie peut également être utilisée pour effectuer des contrôles périodiques, par exemple dans certains cas où nous souhaitons surveiller quelque chose de spécifique qui nous intéresse.

Quel est le matériel indispensable que vous recommandez ?
De base, un couteau, pas très gros. Mais je recommande d’apporter un jeu de couteaux, un petit et un grand, qui sont bons, qui coupent bien, et un aiguiseur. Je déconseille l’utilisation de scalpels, sauf pour effectuer certains prélèvements spécifiques qui nécessitent un nettoyage lors du prélèvement.
Et puis un marteau, ou une hache-marteau de taille moyenne, est aussi toujours utile. En option, mais qui peut être très utile, des sécateurs. Aussi, emportez toujours des pinces et des ciseaux.
Quels sont les résultats les plus courants lors d’une nécropsie chez les petits ruminants ?
Eh bien, je distinguerais deux moments : les agneaux ou l’engraissementet les brebis adultes. Et puis nous considérons certains problèmes comme une cause de mortalité, et d’autres comme une surveillance.
Chez les plus jeunes, la principale cause de mortalité sont les problèmes respiratoires associés à des bactéries, telles que les Pasteurellaceae. Nous avons M. Haemolyticas, B. Trehalosi, un certain Histophilus de la brebis et d’autres bactéries. Ces bactéries peuvent provoquer une septicémie. Ajouter que E. Coli peut également provoquer une septicémie.
Chez les agneaux, les problèmes respiratoires bactériens sont la principale cause de mortalité
Fondamentalement, lorsqu’il y a des morts, on observe des problèmes pneumoniques aigus. De plus, lors du suivi, on constate des problèmes pneumoniques chroniques qui jouent un rôle dans le développement de pathologies respiratoires chez l’ovin. Et cela est fréquemment associé à des lésions de type digestif, essentiellement la coccidiose.
Dans le monde de la brebis adulte, les problématiques sont bien plus variées. Je dirais que, de manière très courante, il s’agit également de problèmes respiratoires pneumoniques. Ici, on parle d’un autre type de pathologie et d’une autre forme, même si les agents sont également très similaires, ou encore de problèmes de type viral, comme la lentivirose. Et en termes de problèmes digestifs, on voit généralement de la paratuberculose.
D’autre part, la nécropsie des fœtus est très utile dans le diagnostic de maladies telles que la toxoplasmose, la néosporose et autres. Le problème, c’est le danger de zoonoses. Il faut donc procéder avec des mesures de sécurité extrêmes et assurer un bon nettoyage, une désinfection et une élimination correcte des cadavres.



