Manque de données
Il existe peu d’informations sur l’utilisation des antibiotiques chez les ovins et les caprins par rapport aux autres espèces. Cela peut être dû aux caractéristiques du secteur, qui est en général très hétérogène et peu tourné vers la haute technologie (dans certains pays), ce qui peut rendre difficile la collecte et la communication des données.
La collecte de données sur l’utilisation des antibiotiques chez les petits ruminants doit être encouragée.
Ce manque de données pose problème car, pour pouvoir déterminer la meilleure stratégie de réduction des antibiotiques, il faut connaître le détail de l’utilisation des antibiotiques dans le secteur : quantités, voies d’administration, saisonnalité, variabilité entre élevages, etc.
Que sait-on ?
Il existe quelques études sur les maladies des petits ruminants les plus largement traitées par antibiotiques :
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- Boiterie : peut représenter plus de 60 % des traitements.
- Avortement enzootique ovin : bien que la meilleure façon de le contrôler soit la vaccination.
- Infections néonatales : en particulier la pododermatite infectieuse et l’arthrite.
- Affections respiratoires.
Toutes ces maladies peuvent être prévenues par la mise en place de programmes de prévention et de contrôle appropriés.
Il est important de garder à l’esprit que…
Dans de nombreux cas, il n’existe pas de protocoles spécifiques pour le diagnostic et le traitement des maladies chez les ovins et les caprins, et ils sont simplement extrapolés à partir de ceux des autres espèces.
De plus, l’utilisation d’antibiotiques chez les petits ruminants est généralement hors AMM (prescription exceptionnelle), car il existe peu de médicaments spécifiquement autorisés et ils doivent être prescrits dans le cadre de la cascade vétérinaire.
En général, pour le traitement des petits ruminants, les régimes utilisés chez d’autres espèces doivent être extrapolés.
Cela peut impliquer l’utilisation inappropriée d’antimicrobiens et faciliter le développement d’une résistance, car il est difficile de déterminer la dose, le calendrier et le temps d’attente appropriés, et on ne sait pas non plus avec certitude si l’efficacité sera la même.
De quoi avons nous besoin ?
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- La collecte de données sur l’utilisation des antibiotiques chez les petits ruminants.
- La création de protocoles de diagnostic et de traitement spécifiques pour les ovins et les caprins.
- La promotion de mesures préventives telles que la biosécurité, la bonne gestion et la vaccination.
Article écrit par:
Tania Perálvarez Puerta. Gestionnaire de produit de l’entreprise, unité des petits ruminants – HIPRA
Références:
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Fiona Lovatt, Jennifer Duncan, Davinia Hindeand, Lis King. Industry guidance document for veterinary surgeons and farmers on responsible use of antibiotics in sheep. RUMA 2019.
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Fiona Lovatt, Jennifer Duncan, Davinia Hinde. Responsible use of antibiotics on sheep farms: application at farm level. In practice, 2019.
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Peers Davies, John G Remnant, Martin J Green, Emily Gascoigne, Nick Gibbon, Robert Hyde, Jack R Porteous, Kiera Schubert, Fiona Lovatt, Alexander Corbishley. Quantitative analysis of antibiotic usage in British sheep flocks. Veterinary Record, 2017.
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Lauren K. Landfried, Ellen K. Barnidge, Patrick Pithua, Roger D. Lewis, Jonathan A. Jacoby, Christopher C. King and Carole R. Baskin. Antibiotic Use on Goat Farms: An Investigation of Knowledge, Attitudes, and Behaviors of Missouri Goat Farmers. MDPI 2018.